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Antoine Leiris

Antoine Leiris

Le 13 novembre 2015, Antoine Leiris, chroniqueur à France Info et France Bleu, est seul chez lui avec son fils Melvil, 17 mois. C’est un message sur son répondeur qui l’alerte :  « Coucou, vous êtes en sécurité ? »
Il allume la télé, et sa vie bascule. Sa femme Hélène, 35 ans, était au concert du Bataclan et fait partie des 90 morts.

Antoine Leiris

"Vendredi soir, vous avez volé la vie d'un être d'exception, l'amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n'aurez pas ma haine".

Trois jours après les attentats, alors qu’il vient d’identifier le corps de son épouse, il poste une lettre sur Facebook avec cette phrase: « Vendredi soir, vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine ».

Suivront un récit bouleversant, publié chez Fayard en 2016, et la pièce donnée au Rond-Point du 14 novembre au 10 décembre après deux avant-premières au Théâtre Liberté de Toulon.
Sur scène, c’est le comédien Raphaël Personnaz qui porte la parole sobre, dépouillée, d’Antoine Leiris. Benjamin Guillard, qui avait mis en scène le haletant roman de Maylis de Kerangal « Réparer les vivants » avec Emmanuel Noblet dit avoir voulu éviter à tout prix le spectaculaire pour « mettre en voix et en espace ce témoignage précieux, avec pudeur, délicatesse et générosité ».

Antoine Leiris

"La vie après"

Après avoir lu et entendu la pièce « vous n’aurez pas ma haine » j’ai voulu retrouver cet auteur qui raconte son histoire et ne laisse pas le lecteur indifférent.

Nous nous souvenons tous de ce 13 novembre 2015, l’attentat du Bataclan. Antoine y a perdu sa femme et Melvil sa maman. Dans Vous n’aurez pas ma haine, son précédent livre, Antoine Leiris nous confiait les jours d’après, de ceux qui ont à jamais changé le court de sa vie.

Le père et le fils parviennent à reconstruire une vie à deux, Antoine Leiris organise tout au millimètre, comme un chef d’orchestre, à la fois homme de maison et père.

Il retrace les différentes étapes de leur deuil, le tri des affaires personnelles d’Hélène dans des boîtes entreposées dans la cave jusqu’à ce qu’il se sente capable de les jeter, la routine qu’il instaure pour réussir à gérer le quotidien, travailler, s’occuper de Melvin et tenir la maison, sa peur du vide, son angoisse de se sentir incompétent à être père, son obsession à être un père parfait. Cette routine était un cadre qui le maintenait debout, « Ajouter des habitudes à nos habitudes ».

Son récit est d’une grande pudeur qui dévoile cette vie brisée tout en essayant par sa seule volonté d’offrir à son fils le bonheur de la vie. Hélène est le crayon que je tiens, l’encre qui coule à l’intérieur, les touches de mon clavier, les mots délicats, délicieux, frissonnants, courageux, engagés, humains, terriblement humains.

Ce livre est de nouveau un coup de cœur absolu, par sa délicatesse, son humanité, une association qui résonne de sa musicalité.